Présidentielle : Ce que disent les déclarations de patrimoine des candidats
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a dévoilé, ce mardi, les déclarations de patrimoine des 12 candidats à la présidentielle. L’occasion d’en savoir un peu plus sur leur argent et leurs biens.
Combien d’appartements ou de maisons possèdent les candidats à l’élection présidentielle ? D’où tirent-ils leurs revenus ? La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a dévoilé, ce mardi soir, les déclarations de situation patrimoniale des 12 candidats à la présidentielle. Petit tour d’horizon des propriétés, placements, comptes en banque et autres biens des prétendants à la plus haute fonction de l’État.
Pécresse, propriétaire de la maison la plus chère
Au classement des propriétés les plus chères, Valérie Pécresse arrive en tête. La candidate des Républicains possède pour 4 170 000 euros de biens immobiliers. Deux belles maisons de 200 et 270 m2, une maison plus modeste de 60 m2 et 0,39 hectare de terres agricoles.
Arrive ensuite Éric Zemmour (Reconquête !) avec 2 886 440 euros répartis dans cinq appartements, dont un de 165 m2. Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Luc Mélenchon possèdent respectivement 2 165 000 et 1 370 000 euros de bien immobiliers. A contrario, Yannick Jadot, Emmanuel Macron et Philippe Poutou n’ont pas investi dans la pierre. Ces trois candidats ne possèdent ni maison, ni appartement.
Macron et ses nombreux comptes en banque
La palme du candidat ayant le plus de comptes en banque revient à Emmanuel Macron. L’actuel chef de l’État en recense six en son nom, quatre autres étant sans doute au nom de son épouse (l’intitulé est barré). Au total, plus de 450 000 euros sont placés.
Tous les autres candidats disposent d’au moins trois comptes en banque : cinq (en son nom) pour un total de près de 100 000 euros pour Jean-Luc Mélenchon, cinq aussi (mais vraisemblablement détenus en commun avec conjoint) pour près de 120 000 euros du côté d’Anne Hidalgo, trois pour Éric Zemmour (en son nom) pour un montant total de près de 14 000 euros. Certains, comme Nathalie Arthaud sont totalement fidèles à la même banque. D’autres, comme Jean Lassalle, préfèrent dispatcher auprès de plusieurs établissements.
Pécresse, championne de l’assurance-vie
Les placements sont l’apanage des candidats du centre et de la droite. Pour ce qui est des assurances-vie, Valérie Pécresse et Éric Zemmour sont les champions de la catégorie. Sept comptes sont rattachés à la candidate LR (dont deux qu’elle a souscrits elle-même), pour un montant total de plus de 2,3 millions d’euros. Le polémiste arrive ensuite. Ses deux contrats, souscrits auprès de la BNP et de la banque Lazard, ont une valeur totale de plus de 444 000 euros. Yannick Jadot et Anne Hidalgo sont les deux seuls candidats de gauche qui ont souscrit des contrats d’assurance vie.
Certains candidats sont aussi des boursicoteurs en herbe. Le président sortant Emmanuel Macron dispose de deux comptes-titres pour une valeur vénale d’un peu moins de 4 000 euros. Il jouit également de deux plans d’épargne en actions (qui permettent de gérer un portefeuille d’actions d’entreprises européennes) d’une valeur de plus de 63 000 euros. Valérie Pécresse dispose, elle aussi, d’un compte-titres, pour une valeur de 120 277 euros.
L’énorme prêt hongrois de Le Pen
Marine Le Pen voulait se faire discrète sur son emprunt auprès d’une banque européenne, visant à financer sa campagne électorale. Sa déclaration de patrimoine révèle qu’il a été réalisé auprès de l’établissement hongrois MKB Bank Nyrt, pour un montant de 10,7 millions d’euros. L’emprunt court sur 16 mois, mais les mensualités ne sont pas affichées.
Le 19 janvier, la candidate du RN avait affirmé avoir essuyé une cinquantaine de refus de banques pour l’aider à financer sa campagne. « Cette situation devrait scandaliser tous les gens attachés à la démocratie », avait-elle dénoncé sur France Inter.
Cinq emprunts pour Lassalle
Les déclarations de patrimoine permettent de découvrir le « passif » des candidats, à savoir leurs dettes et emprunts encore en cours. Au-delà du prêt hongrois de Marine Le Pen, plusieurs des prétendants à la présidence ont contracté des dettes. Valérie Pécresse doit, par exemple, 984 798 euros, dont plus de 170 000 euros étaient dus au Trésor Public à la date du 25 février pour le « paiement solde impôt et prélèvements sociaux sur revenus 2020 ».
Jean Lassalle cumule cinq emprunts, ce qui représente en tout 202 632 euros. Éric Zemmour en compte quatre, pour un total de 633 329 euros. À l’inverse, ni Nathalie Arthaud, ni Philippe Poutou, ni Yannick Jadot n’ont d’emprunt à leur nom.
Peintures, sculpture et droits d’auteur
Dans le patrimoine auquel on ne pense pas spontanément, Valérie Pécresse indique avoir acquis trois œuvres d’art pour un montant total proche de 60 000 euros (14 000, 35 000, et « 10 0000 euros », sous réserve qu’un 0 se soit glissé en trop dans ce dernier nombre, sinon on serait à 150 000 euros au total). Elles sont signées Joan Miró, Jean Hélion et Mitro.
Nicolas Dupont-Aignan a acquis, en 2015, une sculpture Denis Monfleur pour un montant de 25 000 euros, grâce à un emprunt auprès de La Poste. Emmanuel Macron, de son côté, a indiqué avoir perçu près de 1 200 euros en droits d’auteur pour les ventes de son ouvrage « Révolution », paru en novembre 2016.
Beaucoup de candidats sans voitures
Tous les candidats ne disposent pas d’un véhicule personnel. Les déclarations de patrimoine révèlent que c’est Philippe Poutou, le candidat du NPA, qui a la voiture la plus chère, une Peugeot 308 SW allure datant de 2020 et encore cotée 22 500 euros à l’argus. Il est cependant précisé qu’il ne l’a acheté que 15 000 euros grâce à « des aides diverses ». C’est d’ailleurs son seul bien, puisqu’il n’a ni appartement, ni maison, ni aucun type de propriété immobilière. Yannick Jadot, lui, roule à scooter électrique alors qu’Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour, Marine Le Pen, et Emmanuel Macron n’ont pas de véhicule à leur nom.
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