Les uns privilégient l’argent, les autres le temps : qui sont les plus heureux entre les Américains et les Européens ?
Deux modèles s’opposent. Deux cultures du travail diffèrent. Les salariés vivent leurs carrières respectives à leur rythme. Explications.
Le «travailler plus pour gagner plus», rendu populaire par l’ancien président Nicolas Sarkozy est-il un concept américain ? Dans un long article, le Financial Times a opposé deux modèles bien distincts ; dans la perception de la vie – et son rythme – au travail et à la maison. Américains contre Européens. La vision peut-être résumée ainsi : les salariés européens ont davantage de temps… quand les actifs américains ont quant à eux plus d’argent !
Tendance historique
Gagner plus est – du moins partiellement – un objectif américain systématique qui n’est pas copié dans les autres pays… Ainsi, si l’Américain lorsqu’il voit que ses économies progressent – a envie de les optimiser sans relâche pour avoir «toujours plus», les Européens ne sont pas dans le même état d’esprit. Ainsi, dès lors que ces derniers ont atteint un niveau de ressources suffisant afin de couvrir leurs frais quotidiens et leur vie de tous les jours, ils se détournent du travail pour se consacrer à leurs loisirs et leurs passions.
Au-delà de ces observations, peut-on dire qu’il y a un modèle meilleur que l’autre ? C’est la question que s’est posée le Financial Times. Quelques éléments de réponse. Si l’on passe les opinions personnelles et la vision manichéenne, il existe également des critères objectifs : l’espérance de vie, le coût de la vie, les émissions de carbone, la dette collective et le niveau d’innovation… Si l’on compile tous ces indices, qu’on les confronte, force est de constater que le modèle européen décrit précédemment remporte le match à plates coutures.
145.000 expatriés français aux États-Unis
Voici quelques précisions. Selon l’institut de sondage Gallup, les Américains sont – en moyenne – plus enthousiastes que les Européens vis-à-vis de leur carrière et de leur vie professionnelle… Mais cela n’est pas une généralité. Au contraire. «En bref, la plupart des Américains préféreraient probablement les horaires de travail européens. C’est simplement que leurs employeurs et le coût de l’assurance maladie sont un obstacle», écrit ainsi le Financial Times, qui précise par ailleurs que de nombreux Américains «se retrouvent surmenés et malheureux, même s’ils possèdent de grandes maisons et de grosses voitures.»
Et quid des Français qui ont décidé de s’expatrier aux États-Unis ? Ils seraient environ 145.000 à l’heure actuelle. La plupart ont fait ce choix pour le «rêve américain.» Et dans de nombreux cas, ils prennent une douche froide. Il faut du temps pour s’acclimater. Les congés payés et les avantages sociaux sont moins généreux, les journées sont à rallonge, et dans certains cas, les expatriés – surtout les jeunes – sont corvéables à merci, sans pouvoir bouger le petit doigt – puisque le fameux Visa L-1 justifie la présence sur le sol américain… exclusivement pour un contrat de travail !
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