Immobilier ancien : les prix continuent de grimper
Au troisième trimestre, la hausse annuelle des prix de l’immobilier ancien se poursuit à 6,4% selon l’indice Notaires-INSEE malgré un léger ralentissement par rapport au deux premiers trimestre. La hausse des taux et l’inflation n’ont pas encore entamé l’appétit des acheteurs.
En légère décélération, la hausse des prix de l’immobilier ancien se poursuit malgré les incertitudes économiques. Dans la continuité du dynamisme de l’immobilier ancien depuis la pandémie, ils ont augmenté sur un an au troisième trimestre 2022 de 6,4% contre 6,8% du deuxième et aux 7,3% du premier, selon l’indice Notaires-Insee dévoilé ce jeudi qui fait référence.
Surprise des professionnels
Les prix continuent à être tirés par un important volume de transaction qui reflue légèrement avec 1,13 million de ventes scellées sur les douze derniers mois, après un sommet atteint au 3e trimestre 2021 (plus de 1,2 million de ventes). Le signe que « ce marché immobilier est très, très résistant sur la France entière », observe Thierry Delesalle, en charge des statistiques chez les Notaires du Grand Paris.
Le marché des maisons maintient la dynamique initiée depuis la pandémie. Ainsi le prix des maisons gonflent deux fois plus vite que celui des appartements à 8,2% contre 4,1%. « Les fameuses tendances post-Covid, avec les gens qui ont cherché un jardin » et une maison persistent selon Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents, qui voient les prix de l’immobilier devenus inaccessibles dans les grandes villes pousser les foyers vers les zones périurbaines. Quant aux appartements, les prix reculent légèrement à Paris (-1,2%), montent à Lyon (+1,9%) et explosent à Marseille (+10,8%).
Nombreux facteurs à la baisse
Pourtant, les facteurs de ralentissement du marché immobilier, ancien et neuf, ne manquent pas. « Nous sommes étonnés de cette vigueur qui perdure alors que tous les feux ne sont plus au vert », reconnaissent les Notaires du Grand Paris. L’inflation rogne les finances des ménages, en particulier énergétique et alimentaire, et avec lui leur budget pour un projet d’achat immobilier. L’achat d’une maison représente aussi une facture d’énergie potentiellement plus lourde.
Surtout, les conditions d’emprunt se durcissent avec une remontée des taux directeurs initiée par la Banque centrale européenne depuis le mois de juillet. Le taux d’intérêt des crédits immobiliers a atteint en moyenne 1,79%, selon la Banque de France et 2,05 % en octobre dernier selon l’Observatoire du Crédit Logement. Un record en sept ans. En parallèle le taux d’usure, qui fixe un plafond au-delà duquel on ne peut pas emprunter, limite les potentialités des banques en termes d’augmentation des taux de crédit. Elles renoncent donc à accorder certains emprunts aux ménages.Pour l’instant, la Banque de France rejette toute refonte du mode de calcul de son taux d’usure fixé à 3,05% pour un crédit sur 20 ans. « Après un premier semestre exceptionnel, nous assistons depuis l’été à une normalisation de la production, mais certainement pas à un effondrement » des crédits immobiliers, a expliqué au début de l’automne Marie-Laure Barut-Etherington, directrice générale adjointe à la Banque de France. Des chiffres en contradiction avec ceux de l’Observatoire du Crédit Logement, référence sur le marché du crédit immobilier, qui font état d’une production de crédit en recul de près de 11 % fin octobre en glissement annuel.
(Source : latribune.fr – Image : freepik.com)